Episode 2

L’art de l’affût

Nous voici donc rentrés dans l’auberge Trossö. Si la désillusion est un sentiment bien connu de nous autres Homo Sapiens Sapiens, c’est une intense satisfaction que nous avons ressenti une fois les premiers pas effectués. Les clés ayant été laissées à notre intention, nous prenons rapidement possession de nos chambres respectives. Celles-ci sont spacieuses et diablement confortables. Deux lits simples, un espace de travail propre, une salle de bain aménagée et des espaces communs (salon et cuisine), ainsi nous fûmes lotis pendant notre séjour. Cerise sur le gateau : un distributeur de boissons chaudes à volonté. Notre seconde action fut donc de déguster un chocolat chaud salutaire pour faire le point.

Karlskrona Trossö Hostel

La réunion stratégique est terminée, il nous faut parer aux priorités : se sustenter. Ainsi nous voilà partis à l’assaut d’une ville inconnue dans un pays méconnu. De bifurcation en intersection, nous arrivons en vue d’une grande surface ICA. Se fiant plus aux emballages qu’à notre courage, nous avons tant bien que mal réussi à acheter suffisamment de denrées pour subsister en cette fin de semaine. De retour à l’auberge, nous avons pu nous repaître de savoureuses pâtes fourrées. C’est après une nouvelle réunion tactique accompagnée d’un nouveau chocolat chaud que nous prenons un repos bien mérité.

Nous avons profité d’une déléctable nuit de sommeil avant de nous retrouver pour une nouvelle épopée. Couverts de pied en cap, nous partons à l’assaut de Karlskrona. Ce fut une cruelle déconvenue de voir que l’office du tourisme était fermée pour le Dimanche. Sans se laisser rebuter, nous continuons notre route en direction du port. C’est en arrivant en vue de la jetéeque nous avons pu avoir la réponse à une question cruciale : Quid du patin à glace ?

Prophètes à la place d'un prophète ?

Prophètes à la place d'un prophète ?

Nous continuons le tour de la presqu’île sous un ciel azuréen dans lequel flotte un disque d’or. Et déjà nous remarquons que les rares indigènes que nous rencontrons sont quasiment sans exception escortés par leur(s) canidé(s). De retour à notre pied-à-terre, l’heure est alors à la pitance. Forts de nos courses de la veille, nous préparons purée et saucisses avec une maestria digne d’un auguste Gusteau.

Revivifiés par un désormais traditionnel chocolat chaud, nous nous élançons avec vigueur sur les routes de la cité : direction l’université ! Un tour du propriétaire en quelques sortes, où nous prenons repère des aires et des terres. Nous arrivons après 35 minutes en vue d’un BTH désert, pour y faire un état de lieux nécessaire. Des bâtiments neufs, des constructions modernes, voilà qui contraste avec les édifices vieillots qui nous servent de classes dans l’Hexagone.

L’université

Nous faisons rapidement le tour du propriétaire, non sans admirer au passage le magnifique paysage. Nous reprenons la route en direction de notre chère pension, alléchés à l’idée de siroter une chaude boisson.

Derrière l'université

Derrière l'université

En fin d’après-midi, enfin parvenus à l’auberge, nous prenons un temps de repos bien mérité. S’ensuit une désormains habituelle réunion stratégique afin de préparer le plan de bataille du lendemain. Car nous allons devoir affronter un ennemi bien plus tenace qu’aucun autre : l’Administration. Formalités, cartes et calendriers y passent, nous voilà préparés. Á peine le repas englouti, le sommeil m’envahit, nous voilà Lundi !

9h40 du matin, nous voilà sur le pied de guerre, parés pour les hostilités. Premier arrêt : notre agence de location. Si je récupère les clés de ma chambre sans problème, le suivant n’a pas cette chance. L’un d’entre nous a signé un contrat qui commence au 31 : le 3 Mars selon la notation suédoise. Il se retrouve donc sans toit pour un mois et demi. Retour à l’auberge où notre infortuné compagnon loue une chambre pour quelques jours afin de trouver une solution d’appoint. Ceci n’était que la première étape et notre petite troupe reprend la route pour affronter son ennemi sur un deuxième terrain : l’université.

Arrivés sur le campus, premier arrêt à l’accueil de l’université : la récéption. Nous sommes aimablement redirigés vers une autre division. Nous voilà donc partis pour un peu plus de deux heures de queue. Premier contact avec les autres étudiants, il semble que BTH soit une destination prisée par les ressortissants de l’Empire du Milieu et ceux du Sous-Continent. Lorsque c’est enfin notre tour, nous en profitons pour rentabiliser le temps passé où nous étions désoeuvrés. C’est après une photo que l’on nous délivre nos cartes étudiantes, et libérés nous sommes. Il ne manque plus qu’à les activer. Deux d’entre nous nous quittent alors pour affronter leur premier cours tandis que notre équipée amoindrie s’en retourne une nouvelle fois en direction du centre de Karlskrona. S’en suivit une brève visite du magasin System Bolaget (le seul ayant le droit de vendre de l’alcool à plus de 3%) et nous nous en retournons à notre auberge pour un désormais habituel chaud-colat.

Il me faut prendre possession de ma chambre, et pour cela le bus s’impose. Après avoir écumé les sites en suédois, je me résouds à prendre connaissance de mon trajet sur Google Maps. Les idées à peu près claires, j’embarque mon sac, ma sacoche et ma valise et voilà que je reprends la route. Petite incompréhension du chauffeur de bus lorsqu’il me faut annoncer ma destination : Kungsmarkvägen (à prononcer comme ça s’écrit, bien évidemment). Voilà que je guette les arrêts, à l’affût de la halte tant attendue. Fidèle à moi-même, je me fourvoie et m’arrête donc un arrêt trop tôt : me voilà à Kungsmarken Panncentral. Rien de tragique, quelques centaines de mètres à parcourir et me voilà au pied de mon immeuble. Dramatique, l’ascenseur est en panne, il me faut donc prendre l’escalier pour le 3e. Louvoyant dans les escaliers, c’est suant mais néanmoins frétillant que je franchis le pas de mon appartement.

Le quartier de Kungsmarken

Le quartier de Kungsmarken